Blaise Cendrars a une soixantaine d'années. Assailli de sensations terrifiantes, il se remet à écrire. Au fur et à mesure que la mémoire et l’écriture font leur travail, nous entrons dans la fiction...
Une suite de tableaux et de scènes d'action souvent hilarantes, parfois tragiques, nous emmène au cœur de l’absurdité : le combat devient décor, combat réel pour la conquête du monde, combat métaphorique où l’homme poursuit sa propre destruction, retour au cœur de l'enfance pour faire un pied de nez à la mort qui rôde. À l'action se mêle poésie et coups de griffes campant la joyeuse épopée d’un insoumis qui - avec ses camarades de combat - tient sans faillir la dragée haute à ses supérieurs. La Pagaille, c'est aussi une galerie de personnages impayables, d’un humour plein d’humanisme et de vie-qui-pulse, qui ont vite déchanté dans cette pouillerie réglementaire organisée mais qui ont continué à rire de tout et de rien pour tacher de mourir en beauté. Avec gourmandise et insolence, La Pagaille raconte la pagaille qu’est la guerre, frôlant parfois le cauchemar et l'anéantissement sans jamais y sombrer car la mort ici bien que tutoyée et regardée de face est toujour balayée du revers d'un trait d'esprit.
Ce qui me passionne dans cette épopée poétique qui nous plonge au cœur de pages sombres de notre Histoire c'est d'interroger les rapports entre hier et aujourd'hui. L'action est-elle un acte de résistance ? S'engager, cela peut-il sauver la face du monde ? Et si ce qui primait, c'était de conserver cette part de liberté qui donne ce goût si merveilleux à la vie ? Se livre alors un duel entre l'obéissance de tous, à laquelle aspirent tout représentant de l'ordre - et la désinvolture nécessaire à chacun pour survivre. Où se cache donc le salut ?
Et puis, je suis une femme, une femme qui peint la guerre où seuls des hommes se battaient. Alors j'apporte un regard féminin, plus intéressé par l'absurdité d'une guerre que par sa pertinence. Et puis, il y a Blaise Cendrars, dont j'apprécie tant l'écriture et la pensée. Les scènes se déroulent dans un fondu enchaîné trépidant, presque cinématographique au rythme des balles qui fendent l'air et l'âme, avec un décor sonore suggestif, fait de sons à la fois concrets et abstraits et une musique qui emporte le spectateur sans relâche d'un tableau à l'autre. en 1h20, La Pagaille ! nous invite à nous questionner sur notre posture face à la vie, face au pouvoir, face aux étrangers aussi, méprisés alors qu'ils furent si nombreux à défendre pour rien, notre liberté.
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