Victor Hugo, à la toute fin de sa vie monte sur scène et prend le public à témoin : « l'homme qui se présente devant vous est prêt à affronter le jugement de l'histoire ». Et Hugo se raconte, de sa naissance à sa mort, du 26 février 1802 au 22 mai 1885, de l'épopée espagnole suivie dans l'ombre de son père, au retour des dix neuf ans d'exil où il reviendra couvert d'honneurs dans un Paris assiégé, en passant par la bataille d'Hernani, la mort de Léopoldine ou le coup d'Etat de « Napoléon le petit » et la fuite inévitable et déchirante à Bruxelles d'abord puis dans les îles anglo- normandes où se forgera sa légende !

Pierre JOUVENCEL est Hugo car il aime le mot, le texte, et dégage un humanisme et une voix profonde qui ne laissent pas la place à la légèreté.

Pierre JOUVENCEL est Jean Valjean car c’est un terrien, une puissance physique hors du commun dont les bras sont aussi épais que mes cuisses, grande barbe grise et couleur du ciel, et qui fonce tête baissée pour défendre la lumière d’un monde grisâtre. Une mise en scène minimaliste composée d’un écritoire debout, d’une bougie et de quelques livres : c’est Hugo qui se raconte chez lui, à la lumière d’un soir d’hiver. Cette bougie, c’est aussi l’âme d’Hugo, qui danse et nous éclaire, à quelques heures de s’éteindre (elle s’éteindra, bien sûr, à la fin). Tout le travail a été de moduler la puissance de l’interprétation de Pierre JOUVENCEL, de clarifier et nuancer les intentions, afin que chaque mot résonne moderne et bien vivant. Alexandre DELIMOGES